Patients and their clinical predicaments have an impact on clinicians (that psychoanalysis frames as countertransference), but also on medical institutions. Suicidal patients provide a potent illustration of such phenomena. At the individual level, they evoke intense, often negative affective reactions. At the institutional level, they are also « difficult » patients, who often do not conform to the classical, « expected » sick role. This can result in policies too focused on risk assessment and strict procedures, potentially detrimental to proper care. To prevent such defensive attitudes, institutions should provide clinicians an environment in which they are able to work through their relationships with patients, but also with the medical profession and institutions.
Parallèlement à ce qu’ils éveillent chez les cliniciens – les psychanalystes parlent de contre-transfert –, les patients ont des effets sur l’institution. La suicidalité en fournit un bon exemple. Au niveau individuel, la rencontre avec les patients suicidaires suscite des affects intenses et souvent négatifs. Au niveau institutionnel, ces patients, difficiles, rappellent les suicides passés et leurs effets traumatiques; ils peuvent être ambivalents vis-à-vis des soins et ne se conforment pas au rôle « attendu » des malades. En réaction, on peut observer des mouvements délétères, comme le développement de procédures trop focalisées sur l’évaluation du risque. Pour les prévenir, l’institution doit offrir aux cliniciens qui la font et la soignent un cadre pour penser leur relation aux patients, au métier et à l’institution elle-même.